Pour les opposants à l’extension de la PMA, il est encore temps de «se lever» – Le Figaro, 22 septembre 2019
À deux semaines d’une «grande marche» contre l’ouverture de la PMA à toutes les femmes, prévue à Paris le 6 octobre, les associations sonnent la mobilisation.
«Cela peut-il encore changer les choses de manifester?» À deux semaines d’une «grande marche» contre l’ouverture de la PMA à toutes les femmes, prévue à Paris le 6 octobre, l’université de rentrée de «Marchons enfants» était l’occasion, ce week-end, de remobiliser les troupes de la Manif pour tous, entourée d’une vingtaine d’associations partenaires. «Oui, manifester est utile, oui c’est nécessaire!, s’est écrié Albéric Dumont, vice-président de la Manif pour tous, rappelant samedi devant quelque 400 militants les «victoires» de 2013. «La PMA sans père était prévue dans le projet de loi Taubira. On a manifesté, ç’a été supprimé. Elle est réapparue sous forme d’amendement. On a manifesté, ç’a été rejeté.»
Les «réserves» de l’Académie nationale de médecine, qui estime dans son avis rendu public samedi que «la conception délibérée d’un enfant privé de père» n’est «pas sans risques» pour son «développement psychologique» et son «épanouissement», sont tombées à point nommé. «On entend sans cesse parler de la PMA au futur: ne tombons pas dans le piège qui consiste à croire que c’est inéluctable, a renchéri Ludovine de La Rochère, présidente de la Manif pour tous. L’histoire n’est pas écrite d’avance!». Présidente des Associations familiales catholiques (AFC), Pascale Morinière a «beaucoup entendu, parmi des proches, que les jeux étaient faits». «Puis, les jours passant, on a senti un changement, surtout depuis le coup de pouce des évêques, raconte-t-elle. Désormais, on entend davantage que “là c’est trop!” : les catholiques sont outrés par ce qui se prépare. Ce qui les choque le plus, c’est l’absence du père. Et quand quelque chose vous révolte, il faut se lever!»
Crise bioéthique
Ce samedi à l’université de rentrée de Port-Marly, Bertrand Lionel-Marie, secrétaire général des AFC, s’était inquiété d’une «crise bioéthique». «Alors que nous sommes de plus en plus conscients de la nécessité de poser des limites aux interventions de l’homme sur notre environnement, nous n’avons pas conscience de traverser une crise bioéthique, s’était-il étonné. Alors que de plus en plus de nos concitoyens aspirent à une transition écologique, nous n’avons aucunement la volonté d’entamer une transition bioéthique.»
Combien seront-ils à Paris ce 6 octobre? «Manifestement, il y a un véritable bouillonnement, la volonté d’être entendu, veut croire Ludovine de La Rochère. Deux millions et demi de tracts ont été diffusés. On va en arriver au 3e retirage d’affiches et prospectus, car on a de très nombreuses demandes partout en France, et ça se démultiplie chaque jour.» Des cars ont été affrétés «de toutes les régions», un «nombre important de places dans des trains» ont été réservées, ainsi que deux TGV spéciaux, qui partiront de Marseille et d’Aix. Quant aux slogans et au parcours de la marche, ils seront décidés au cours des prochains jours.
Stéphane Kovacs
La Manif pour tous en Charente 